Comte de BOUDERBALA

Il y avait en France, au Moyen Age, « le roi des fous », personnage populaire que les petites gens élisaient une fois par an, et qui avait le droit de se moquer, un jour seulement, des grands de ce monde. Nous avons aujourd’hui, de façon plus durable, « le Comte de Bouderbala », c’est-à-dire, selon l’étymologie arabe du mot « bouderbala », le Comte en guenilles, en haillons, ou encore: « le comte des désargentés ».

Ce nouveau Comte des temps modernes se moque de tout et de tout le monde, y compris de lui-même ! Entre cynisme et autodérision, non seulement il fait rire mais en plus il y prend plaisir…et ça se voit ! Entre slam et stand up, il livre, il offre, sur un rythme effréné et tourbillonnant sa lecture du monde. Une vision volontairement décalée, provocatrice (mariage des rappeurs), parfois grinçante et, cependant, toujours pleine de tendresse. Il assène les vacheries les plus dures, raconte des histoires apparemment cruelles, mais toujours avec un sourire désarmant qui permet à chacun de relativiser (violence à l’école, les minorités ethniques et sexuelles). Comme lorsqu’il explique qu’il est issu d’une famille « d’aristo-crasseux » de la Seine Saint-Denis… Ou lorsqu’ il parle des yeux soi-disant « pochés » de sa mère (ma famille à moi). Il rit de tout, de nous, mais aussi de lui et ne s’épargne pas davantage qu’il ne nous épargne.

Monsieur le Comte, pas encore 30 ans, est de belle prestance : 1m78, le regard bleu et une véritable stature d’athlète. Son itinéraire est pour le moins original, sinon étonnant. C’est sur les terrains de basket qu’il a commencé par se rendre célèbre. Après un beau parcours sportif en France, il joue, en 2004 et 2005, dans une des meilleures équipes des Etats-Unis: celle des Huskies de l’Université du Connecticut (Uconn), champions NCAA en titre. Il fait partie, également, de la sélection nationale algérienne de 2001 à 2005. Il revient des Etats-Unis avec une solide expérience en basket et…une équivalence MBA de la Business School de l’université.

Mais l’homme n’est pas de ceux qui se laissent enfermer dans une seule discipline, une seule passion ! Il avoue même qu’il aime tout particulièrement se mettre dans des situations où on l’attend le moins. Sport ou business? Le basket professionnel ou le monde des affaires? Un choix impossible pour Samy. Et quand vous disposez de deux choix entre lesquels il est difficile de trancher, il peut être bon d’en chercher un troisième. Le jeune homme, qui depuis toujours a un certain talent pour la tchatche, sera donc comédien.

De retour des Etats-Unis il se retrouve très vite sur les planches. On le voit d’abord dans un collectif d’humoristes: « Comicstreet Show », puis « Barres de Rire », puis au Jamel Comedy Club, pour le grand plaisir des téléspectateurs de Canal +. Mais l’appel du one-man show se fait vite pressant et le Comte relève un nouveau défi. Après avoir assuré à travers toute la France les premières parties des concerts de Grand Corps Malade, il décide de retourner aux Etats-Unis, à New York, et de jouer son spectacle en anglais dans les comedy clubs de la ville. C’est ainsi qu’il côtoie les stars du stand up américain du Bad Boys of ComedyDef Jam Comedy et du Chappelle’s Show qui l’invitent régulièrement à partager la scène.

Un fils de l’immigration algérienne qui a grandi dans les banlieues de la ceinture de Paris (Seine Saint Denis), mais aussi en région narbonnaise, et qui migre à son tour quelques années aux Etats-Unis : autant dire que ce ne sont pas les sujets qui manquent pour inspirer le Comte ! Il épingle les sociétés française et américaine (nos amis américains), leurs richesses, leurs travers, leurs grandeurs, leurs bassesses. Des choses qui font rire, des choses qui font hurler, des choses qui font pleurer. Le Comte de Bouderbala ? Un Comte… sans manières !

COMTE DE BOUDERBALA CRISE

COMTE DE BOUDERBALA