YASSINE BELARBI

À Molenbeek, il est un lieu qui met, particulièrement, l’art à l’honneur: la Maison des Cultures. Au cœur de cette Maison, il est un petit espace chaleureux: le Cafet’Arts. Le temps d’un mois, les murs de ce café accueille les 17 tableaux d’un jeune artiste du quartier; Yassine Belarbi, 20 ans, propose sa première exposition depuis le 8 septembre et ce jusqu’au 8 octobre 2011. Sur chacun de ces tableaux, un visage différent est à découvrir. Le noir et blanc domine sur les toiles et certaines lignes des faciès ne sont que suggérées. Pourtant, on devine aisément les traits, les caractéristiques et les expressions de ces figures.
La peinture que le jeune molenbeekois a choisi se retrouve très régulièrement sur les chemins de chacun: au détour de nombreuses rues, sous la majorité des ponts et recouvrant les murs des gares. Ici, la bombe est bien sur toile. C’est la simplicité et la rapidité du geste qui a séduit Yassine. L’aérosol permet de jouer sur les contrastes et met en relief les contours dessinés. Les visages brillent sous les projecteurs.

Une première exposition est un moment important pour un artiste. Le stress et l’effervescence sont palpables. C’est étrange pour Yassine de voir d’autres personnes regarder ses créations. D’autant que certains spectateurs sont directement concernés. Ce sont les portraits des employés de la Maison des Cultures que Yassine a réalisés à la bombe. Il a voulu rendre hommage à toutes ces personnes qui l’ont soutenu dans son travail artistique. Tarek, Marisya, Dirk et leurs collègues se reconnaissent sur les toiles. Ils sont assez fiers d’avoir pu participer de cette manière au projet de leur protégé. Ils disent également y retrouver la personnalité de chacun. Ce n’est pas difficile à comprendre lorsqu’on observe les créations de Yassine. Une réelle émotion transparait dans les toiles. La ressemblance entre le tableau et son modèle est assez frappante malgré l’imprécision des traits due au travail à la bombe.

La base de la tâche de Yassine est une photographie. Un cliché dans lequel il enferme déjà une émotion. Le travail de graffeur commence ensuite avec la création des pochoirs, les rétroprojecteurs, et bien sûr la bombe. Les toiles exposées donnent l’impression d’un cliché agrandi et retravaillé. Entre la photographie et le résultat final, il n’y a donc que quelques étapes. La difficulté réside surtout dans l’art de saisir une émotion au moment de la capture d’image. Le reste est un travail de patience et de passion.

La Maison des Cultures, c’est important pour Yassine. Il faut dire que c’est un peu un enfant de la Maison. Depuis 6 ans, il y vient assidument. Il a notamment suivi les cours de Denis Meyers, graffeur de la région bruxelloise. C’est là qu’il a tout appris et maintenant c’est lui qui y donne des leçons. Pour la Maison des Cultures, c’était donc tout naturel de commencer la saison avec Yassine. L’artiste a d’autres portraits en stock et d’autres projets pour de futures expositions, et c’est tant mieux. Le tour de cette première expérience était rapidement effectué. Le goût de trop peu sera peut-être étanché à la prochaine édition.

SOURCE/ Le Vif Yassine Belarbi: jeune artiste molenbeekois lundi 12 septembre 2011 à 12h33

VIDEO YASSINE BELARBI