CULTURE ♥♥♥♥ ANCIENNE BELGIQUE

L’Ancienne Belgique (AB) est un ensemble de deux salles de concert (la principale et Le Club ) situé au centre de Bruxelles, boulevard Anspach. Elle accueille des groupes de musique aux styles variés.
Après des travaux de rénovation commencés en 1993, une nouvelle Ancienne Belgique est rouverte en 1998, dédiée entre autres aux concerts pop-rock et dont le prix d’entrée relativement bas reste accessible à la plupart des jeunes.

AB Café/Resto
Rue des Pierres 23
1000 Bruxelles
Tel: +32 (0)2 548 24 55

Lunch pour à peine 12 euros (soupe/entrée + plat du jour + café/thé)

Avant chaque concert à l’AB, dès 17.30h, vous avez la possibilité de manger à l’AB-restaurant pour ensuite profiter de votre soirée.
Il est conseillé de réserver votre table via resto@abconcerts.be.
L’entrée de l’AB-café se situe Rue des Pierres 23. Si vous souhaitez assister à un concert après votre repas, vous pouvez accéder aux salles de concert par l’entrée principale située boulevard Anspach. Le restaurant est aussi ouvert chaque jour de la semaine de 12 à 14h30. Une soupe du jour et de délicieux sandwiches aux garnitures surprenantes et variées vous attendent également à l’AB-café. Wifi gratuit est disponible à l’AB-café.

L’AB Café et le restaurant peuvent être loués pour des repas, des drinks, des réceptions et des fêtes. Toutes ces manifestations sont toujours gérées par les soins de l’équipe horeca de l’AB. Durant les concerts, le café ne peut pas être loué. La capacité du restaurant est de 40 personnes. Entre 100 et 150 personnes peuvent prendre place dans le café. 

Informations via resto@abconcerts.be.

Institution culturelle

L’AB est le tout premier temple du rock à être reconnu en tant qu’Institution culturelle de la Communauté flamande. L’AB rejoint ainsi le cercle des plus grandes institutions culturelles de la Flandre auquel appartiennent deSingel, l’Opéra flamand et le MuHKA (le musée d’Art contemporain d’Anvers).
Le ministre flamand de la Culture, des Sports, de la Jeunesse et des Affaires bruxelloises a, en effet, estimé que l’AB remplissait, entre autres, un rôle moteur à l’échelon local et international. L’AB contribue ainsi au rayonnement de la Flandre à l’étranger et de l’étranger en Flandre et notre programmation satisfait, en outre, aux normes de qualité internationales. 
Il s’agit d’un véritable honneur, justifié par l’accomplissement de ces 29 dernières années. Une reconnaissance qui nous incite, encore plus, à nous surpasser à l’avenir.

Temple de la musique

L’AB est bien plus qu’une salle de concert, c’est un véritable temple de la musique qui entend susciter les vocations, développer l’imagination, concilier les envies et les possibles, mais aussi briser les chimères et les idées reçues. L’AB veut être un lieu où l’on puisse conjuguer les forces, et ce, pas seulement en termes logistiques et promotionnels, mais aussi sur le plan politique, comme dans le cadre du dossier sur le statut d’artiste. Ce temple de la musique regroupe à la fois une salle de concert, un studio d’enregistrement et un lieu de rencontre. C’est aussi, bien entendu, un endroit qui veut toujours faire un peu rêver.
Pour saisir l’âme de l’AB, il faut se laisser gagner par l’émotion dégagée par un chanteur, faire l’expérience de la moiteur d’une salle bondée et apprécier la dynamique d’un groupe soudé sur scène. Et puis, il faut encore goûter aux ragots et aux anecdotes délirantes qu’on peut entendre à l’ABCafé et, enfin, s’attarder, après un concert, sur les trottoirs détrempés de Bruxelles pour humer les odeurs de la ville.
Mais que cela ne vous empêche pas de parcourir l’histoire de cette grande maison. Vous apprendrez sans doute bien des choses…

Retour dans le temps
L’actuelle Ancienne Belgique est située à un emplacement historique dans le coeur de Bruxelles. Ici se trouvait en effet la maison des Meerslieden, les marchands d’Outre-mer, dont on trouve les premières traces… au Xième siècle! Ils avaient besoin d’un comptoir bancaire, d’un endroit pour traiter les affaires, d’un lieu pour tenir leurs assemblées mais aussi d’une salle de Fêtes. La maison fut bâtie rue des Pierres, une rue commerçante animée qui reliait Sainte-Gudule vers le Nedermerct (près du quartier Saint-Géry) entre les nombreux bras de la Senne. Trois siècles plus tard, ce complexe fut transformé en un centre à vocation socio-culturelle. La seule trace encore visible de cette époque est une plaque commémorative avec la mention « Meersliedenambacht 1781 ».
La Belle Epoque apporta à nouveau la gloire: de 1906 à 1913 le « Vieux Düsseldorf » fit fureur avec un intérieur décoré dans le style allemand, sa capacité de 1.500 places et ses couples délirants d’enthousiasme sur la piste de danse. Le 21 décembre 1913 fut entamée une rénovation (la première d’une longue série!) et ainsi naquit « Bruxelles-Kermesse ». La même formule de base, avec des artistes de variétés et des revues. Dans les années ’20, une cave fut transformée en « Caveau flamand » où de jeunes auteurs littéraires avaient l’occasion de se faire connaître.

Imperium

L’immeuble entier fut racheté en 1931 par le Liégeois Mathonet. L’âge d’or de l’Ancienne Belgique allait débuter… Naquirent en effet quatre établissements rigoureusement identiques à Liège, Gand, Anvers et Bruxelles. Ce dernier, notre AB donc, allait être le seul à survivre grâce au travail de toute une vie et à l’enthousiasme du fils Georges Mathonet. Il devint rapidement celui qui montrait l’exemple à suivre pour tous les autres music-halls européens. Le succès fut tel qu’il allait mener le bâtiment à sa fin… En effet, il a fallu bien vite transformer à nouveau les lieux pour agrandir la salle, connue jusqu’aujourd’hui sous le nom d’Ancienne Belgique. La Seconde guerre mondiale éclata mais Mathonet n’allait pas disparaître pour autant. Bien au contraire… Il gagna encore des galons comme résistant. A la Libération, l’AB devint en quelque sorte le centre de l’explosion de joie et d’amusement. La formule à succès était alors: une première partie avec des acrobates, des imitateurs, des comiques et, en clôture, une « vedette anglaise ». Une seconde partie avec « la vedette américaine » et, enfin, la tête d’affiche qui se produisait pendant environ quarante minutes. Les plus grands orchestres de l’époque se produisaient alors sous la direction de chefs comme Emile Sullon et Jacky Myriam.
Sur la scène, se sont produits durant cette période des artistes comme Annie Cordy, Charles Trenet, Gilbert Bécaud, Charles Aznavour, Brassens, Piaf, Adamo mais aussi Louis Neefs, Ann Christy ou encore Bobbejaan Schoepen. Brel, bien sûr, a été aussi plusieurs fois à l’affiche.
Une douzaine de représentations par semaine était alors une chose normale, la moitié se déroulant en « matinées ». L’ensemble restait abordable sur un plan financier et très simple sur un plan technique: seulement 2 microphones, un piano et quelques éléments de décor. L’atmosphère était spontanée et familiale. Jacques Brel qualifiait cette expérience d' »excellente école de vie ». C’était aussi un défi pour ses chanteurs de se produire devant un public qui chahutait, conversait et consommait.
En 1955, Bruno Coquatrix transforma un vieux cinéma de Paris en plus célèbre music-hall du monde: l’Olympia. Coquatrix et George Mathonet devinrent partenaires. Une collaboration magistrale allait s’en suivre durant dix ans. Quand le yéyé explosa dans les années ’60, le management amena à l’Ancienne Belgique des artistes comme Johnny Hallyday, Jacques Dutronc, France Gall ou encore Claude François, attirant par conséquence un nouveau public plus jeune. Mais après le tragique incendie de l’Innovation (’67), Mathonet fut contraint de rénover le bâtiment et de le consolider avec du béton. Ce fut un très lourd investissement financier qui ne fut jamais entièrement réalisé. Une tentative de transformer l’Ancienne Belgique en Lido Parisien échoua lamentablement. Une demande de subsides resta sans réponse. En 1971, l’Ancienne Belgique fut déclarée en faillite. Georges mourut peu de temps après.

Maison ouverte

Le bâtiment dépérissait. En 1977, il fut racheté par le ministre des Finances. Et enfin vinrent les bonnes nouvelles: avec le Botanique, l’Ancienne Belgique fut proposée aussi bien aux responsables culturels flamands que francophones. Deux secrétaires d’Etat pour les affaires bruxelloises durent en découdre: Vic Anciaux (VU) et François Persoons (FDF).
Les Flamands choisirent l’AB pour sa situation centrale, son passé populaire et la diversité de ses possibilités d’animation. Appelez ça l’esprit Mallemunt: de nombreux Flamands aspirent à un lieu de rencontres dans le centre de la capitale, un endroit créatif et d’expression pour la jeunesse. Le nom original Ancienne Belgique fut gardé mais l’abréviation AB fut aussi très vite utilisée.
Le 21 septembre 1979, la secrétaire d’Etat Rika Steyart inaugura l’AB en prononçant ses mots: « C’est une maison d’espoir ». Le directeur Ivo Goris et sa jeune et dynamique équipe de bénévoles et de travailleurs mi-temps en firent une maison ouverte à toutes les initiatives. Des activités de formation la journée et des plaisirs artistiques et festifs en soirée…
Ils testèrent la polyvalence de la salle et bien vite apparurent les problèmes: la vétusté du bâtiment, les lacunes de son insonorisation. Ajoutez à cela le fait qu’un public jeune se retrouvait dans une rue endormie et vous comprendrez pourquoi les autorités communales décidèrent de fermer l’AB en 1981.

Un nouveau départ

D’importants travaux de rénovation furent entamés en 1982. L’architecte Werner E. De Bondt s’attaqua d’abord à la rénovation du Bar Américain, ensuite aux transformations dans la grande salle. Il opta pour une architecture d’intérieur robuste, spectaculaire et avec une dimension high-tech. Les balcons sur deux niveaux apportaient, quant à eux, un peu d’intimité et de chaleur. Enfin, la couleur rouge affirmait encore davantage l’atmosphère de la salle.
L’ouverture le 23 décembre ’84 fut un moment inoubliable dans l’histoire de l’AB. Mais bien vite, on s’aperçut que les problèmes d’insonorisation étaient loin d’être réglés et que, dès lors, la programmation était fortement menacée. La politique « jeune » de l’AB fut peu à peu abandonnée. Les années noires suivirent, jusqu’à ce qu’une nouvelle dynamique prenne place dans un nouveau bâtiment… Les fêtes se prolongeant toute la nuit laissèrent la place à un couvre-feu. Mais les soirées étaient déjà assez longues pour accueillir les meilleurs représentants du rock anglo-saxon et offrir régulièrement l’espace aux artistes néerlandophones. L’Orient et le Sud furent aussi de la partie: l’Inde et l’Afrique envoyèrent les plus représentatifs gardiens de la tradition. La culture du Maghreb fut, quant à elle, introduite par Chebs et Chabas.
Grâce à la force de l’équipe, avec Jari Demeulemeester comme directeur artistique (directeur général à partir de 1988), les menaces passèrent au-dessus de la tête de l’AB: les descentes de police, les amendes, les diverses actions intentées par d’obscurs cabinets d’avocats pendaient toutefois comme des épées de Damoclès et rappelaient constamment le risque de fermeture.

Croissance

En 1986, le ministre Patrick Dewael commanda une enquête approfondie sur les nuisances sonores. Le rapport fut catastrophique mais toutefois porteur d’espoir puisqu’il déboucha sur un programme de rénovation et une nouvelle équipe d’architectes. En 1991, le ministre Hugo Weckx donna son feu vert pour le financement d’un centre contemporain pour la culture populaire de qualité. Son successeur, Luc Martens, appuya cet ambitieux projet. « La Maison de la Musique Ancienne Belgique, un projet urbain prioritaire pour la Communauté flamande », entendit-on lors de l’inauguration le 6 décembre 1996.
Le bâtiment a été agrandi. Technologiquement, il a sa place sur la carte du monde. L’entrée principale ne se fait plus par la rue des Pierres, où vous trouvez désormais le Café de l’AB et le Ticketshop. Le matériel peut être acheminé via des rampes de déchargement ou par l’impasse de la Chaufferette; tout à fait à l’arrière. L’entrée par le boulevard Anspach donne accès à l’Agora. Au-dessus se trouve une seconde salle, le Club. Un autre atout de l’AB est qu’il possède son propre studio d’enregistrement. De là, on peut avoir une ouverture sur le monde extérieur via Internet ou par satellite. La mobilité existe aussi bien en pratique que dans l’esprit du team de l’AB.

Vision

Durant toutes ces années, au travers toutes ces transformations, le profil de l’AB est resté le même. Notre but principal est toujours de présenter la musique d’aujourd’hui faite par des gens d’aujourd’hui, dans un monde où ils vivent. Avec l’aide d’une presse enthousiaste, nous voulons proposer aux fans et aux amoureux de la musique un nouveau répertoire et de nouveaux groupes. En résumé, présenter des artistes à un maximum de personnes.
La croyance d’un lien fort entre artistes et spectateurs existe toujours. Et il n’y a aucune raison que cela change à l’avenir!